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Mourir de chaleur, oui ça arrive
8 juillet 2010
Alors qu'une période de chaleur intense affecte le Québec et que d'autres canicules sont à prévoir au cours de l'été, le Bureau du coroner tient à rappeler l'importance d'adopter des comportements sécuritaires dans le but d'éviter la déshydratation, les coups de chaleur et leurs conséquences parfois fatales. Plus précisément, il invite les milieux de la construction, de la foresterie, de l'agriculture et tout autre domaine d'activité extérieure exigeant des efforts physiques soutenus à faire preuve de prudence et de vigilance durant cette période.
Des milieux plus à risque
Depuis 2000, 16 décès par exposition à la chaleur naturelle excessive ont été signalés au coroner et huit d'entre eux sont reliés à des coups de chaleur survenus en milieu de travail. Ces huit victimes étaient des hommes qui travaillaient tous dans les milieux de la construction, de la foresterie ou de l'agriculture, dont les employés sont plus à risque de subir les contrecoups d'une canicule.
L'examen des rapports d'investigation des coroners révèle qu'il est malheureusement facile de sous-estimer le risque encouru par le fait de fournir un effort significatif et prolongé en période de grande chaleur, surtout lorsqu'il s'agit d'un travail habituel et routinier ou, à l'inverse, si l'emploi est récent et que la crainte de paraître sous-performant décourage le travailleur de demander une pause. D'où l'importance capitale d'informer tant les employeurs que les travailleurs concernés des dangers associés aux coups de chaleur, des symptômes qui en permettent la détection et, surtout, des mesures qui en facilitent la prévention.
Boire beaucoup d'eau!
Tout le monde le sait mais ne le fait pas pour autant. Pourtant, le fait de boire beaucoup d'eau est carrément vital, spécialement chez les employés dont le travail est très physique, puisqu'il prémunit contre la déshydratation. Personne n'y échappe puisque la sudation, abondante lorsqu'il fait très chaud, est essentielle pour refroidir la peau et le corps mais entraîne du même coup une perte d'eau et d'électrolytes pour l'organisme. Négliger de remplacer adéquatement ces derniers en s'abreuvant régulièrement conduit aux multiples effets physiologiques qui caractérisent le coup de chaleur, une réaction très grave de l'organisme au fait de travailler dans un milieu où la chaleur est intense. Il est à noter qu'en cas de coup de chaleur, l'hydratation, bien qu'immédiatement nécessaire, doit toutefois se faire avec prudence.
Comment détecter un coup de chaleur?
La notion de coup de chaleur a été, jusqu'à ces dernières années, peu connue et peu documentée au Québec, puisque rare dans nos latitudes. Or, l'évolution des changements climatiques laisse présager des risques accrus pour les travailleurs extérieurs d'être victimes de la chaleur.
Pour éviter le pire, il faut donc savoir reconnaître les signes et symptômes d'un coup de chaleur. Les symptômes les plus courants sont une peau chaude et sèche, un pouls bondissant et rapide, une température corporelle anormalement élevée, la fatigue voire l'épuisement, des étourdissements, une confusion pouvant aller jusqu'à l'inconscience et, à un stade plus avancé, des convulsions.
Le rôle des employeurs… et des employés
Parce qu'ils sont indispensables à une saine gestion de leurs sites de travail, la collaboration des employeurs oeuvrant dans les milieux à risque est précieuse. Dans l'esprit des conseils véhiculés par la Commission de la santé et de la sécurité du travail du Québec, ces employeurs devraient notamment s'assurer :
- d'aviser leur personnel de l'importance de boire de l'eau fréquemment;
- d'accorder des périodes de repos plus fréquentes en milieu frais;
- d'éviter, si possible, les périodes debout et immobiles prolongées;
- de respecter un rythme normal de travail;
- de prévoir une période d'acclimatation sécuritaire aux nouveaux employés;
- d'être informés et vigilants dans la détection des signes précurseurs d'un coup de chaleur.
Bien sûr, la responsabilisation demeure un élément incontournable en matière de prévention et il appartient aux employés d'être proactifs et d'adapter leurs habitudes de travail au climat caniculaire. Être conscient de sa condition physique, prendre des pauses régulières, se retirer en cas de faiblesse et, on ne le dira jamais assez, boire souvent et beaucoup d'eau sont toutes des précautions qui doivent être prises de manière autonome et responsable.
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Source :
Geneviève Guilbault
Responsable des communications
et des relations avec les médias
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