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Avertisseurs de fumée fonctionnels: des vies peuvent être sauvées
9 octobre 2009
Dans la foulée de la Semaine de la prévention des incendies, le Bureau du coroner présente les conclusions du rapport de la coroner, Me Catherine Rudel-Tessier, à la suite de l'investigation tenue pour éclaircir les causes et les circonstances entourant le décès de M. Léo Lamontagne, survenu le 5 septembre 2008 à Montréal.
Le 5 septembre 2008, vers 18 h, les policiers et les pompiers de la Ville de Montréal sont appelés à intervenir chez M. Léo Lamontagne, où un feu s'est déclaré. L'appartement est enfumé. Bien que le feu soit rapidement maîtrisé et les lieux, aérés, les intervenants découvrent M. Lamontagne inconscient, assis sur un fauteuil dans le salon. Les ambulanciers le transportent dès lors à l'Hôpital Notre-Dame, où des manoeuvres de réanimation sont vainement pratiquées jusqu'à 18 h 57. Les expertises menées par le Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale ont confirmé que le décès de M. Lamontagne est attribuable à une asphyxie causée par un incendie.
Selon le rapport d'enquête du Service de police de la Ville de Montréal, l'origine de l'incendie est la cuisinière, sur laquelle se trouvait une poêle de type Wok contenant des restes de pommes de terre frites carbonisées. Le jour du drame, vers 18 h, le frère et voisin de la victime, s'apercevant de la fumée qui s'échappait de l'appartement, a tenté d'intervenir en défonçant la porte arrière. L'épaisse fumée l'a cependant empêché d'entrer. Dans l'appartement, l'avertisseur de fumée ne contenait pas de pile.
Des décès évitables
Le décès de M. Lamontagne aurait pu être évité avec la présence, notamment, d'un avertisseur de fumée fonctionnel. Les statistiques du Bureau du coroner et du ministère de la Sécurité publique révèlent qu'entre 2005 et 2007, 130 décès sont survenus lors de l'incendie accidentel d'un logement et environ 6% de ce type d'incendies ont pour origine un appareil de cuisson.
Conformément à son mandat visant une meilleure protection de la vie humaine, Me Rudel-Tessier prône la multiplication et le renforcement des campagnes de prévention actuelles, dont la responsabilité revient entre autres aux municipalités via l'élaboration de leurs schémas de couverture de risques en sécurité incendie. Le service de prévention des incendies de Montréal doit donc continuer ses efforts pour s'assurer, au moyen d'inspections et d'opérations de sensibilisation, que tous les logements de l'agglomération sont équipés d'avertisseurs de fumée en bon état de fonctionnement, c'est-à-dire situés aux bons endroits et équipés de piles.
À ce chapitre, la coroner salue et cite en exemple la récente initiative de la Ville de Québec de distribuer 240 000 avertisseurs fonctionnant avec une pile au lithium inamovible, dont la durée de vie est de dix ans. Rappelant que le risque de perdre la vie dans l'incendie d'une résidence double si celle-ci n'est pas munie d'un avertisseur de fumée fonctionnel, de telles actions devraient, selon elle, être imitées.
Enfin, Me Rudel-Tessier souligne l'existence d'un système qui, installé à une cuisinière, permet de couper l'alimentation électrique des éléments dès que l'avertisseur perçoit de la fumée dans la cuisine. Une utilisation plus répandue de ce type de dispositifs indépendants ou intégrés aux appareils électriques pourrait certainement réduire les risques d'incendies domestiques, contribuant ainsi à sauver des vies.