Un homme en situation d’itinérance récente est décédé d’un infarctus aigu du myocarde de type II alors qu’il était sous garde préventive à l’Hôpital de Val-d’Or pour stabiliser un état d’hypotension et une insuffisance rénale. Sa trajectoire a été marquée par des douleurs chroniques, une consommation problématique d’alcool, une dépendance non connue aux benzodiazépines et des visites fréquentes à l’urgence. Environ six mois avant son décès, il avait été évincé de la résidence pour aînés où il habitait en raison de comportements liés à sa consommation. De plus en plus vulnérable malgré un séjour en thérapie, il n’a jamais fait l’objet d’une évaluation globale et sa prise en charge est demeurée fragmentaire. Le manque de ressources spécialisées en dépendance dans la région, dont l’absence de centre de dégrisement ou d’hébergement certifié, a contribué à un usage répétitif de l’urgence, sans filet de sécurité après les congés. L’enquête souligne l’importance d’une meilleure concertation intersectorielle, d’une gestion proactive des cas complexes et d’un meilleur arrimage entre le réseau de la santé, les ressources communautaires et les milieux de vie, afin de soutenir adéquatement les personnes vulnérables vivant de l’insécurité résidentielle et de prévenir des trajectoires similaires.
[R-1] procède à une analyse concertée avec les différentes directions de l’Hôpital de Val-d’Or pour tous les dossiers de grands utilisateurs du service d’urgence afin d’assurer une meilleure prise en charge et offrir aux usagers en situation d’itinérance ou à risque de le devenir des services adaptés à leur situation;
[R-2] complète l’implantation de la stratégie d’accès aux différents services disponibles pour la clientèle en situation d’itinérance ou à risque de le devenir sur tout le territoire du Réseau local de services de La Vallée-de-l’Or afin de prévenir la multiplication des grands utilisateurs du service d’urgence;
[R-3] développe la fonction de gestionnaire de cas ou d’intervenant pivot pour toute personne en situation d’itinérance ou à risque de le devenir sur le territoire du Réseau local de services de La Vallée-de-l’Or en collaboration avec Santé Québec afin d’assurer une prise en charge globale, continue et arrimée;
[R-4] assure la formation des intervenants du service de soutien à domicile (SAD) afin qu’ils puissent explorer les risques d’instabilité résidentielle et les pistes d’orientation possibles selon l’évaluation des dimensions de l’environnement établi pour chaque usager;
[R-5] établisse une procédure de communication claire et un délai de traitement défini dans le temps concernant tout avis de dépassement de services transmis au service de soutien à domicile (SAD);
[R-6] applique une échelle de priorisation pour tout avis de dépassement de services reçu par le service de soutien à domicile (SAD);
[R-7] établisse des ententes de collaboration entre le service de soutien à domicile (SAD) et les organismes communautaires et privés sur le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue afin de répondre aux besoins d’un usager pendant le délai d’attente à la suite de la réception d’un avis de dépassement de services;
[R-8] établisse un plan de sortie pour les usagers vulnérables avec des problématiques complexes qui séjournent au service d’urgence de l’Hôpital de Val-d’Or en impliquant tous les services concernés par les problématiques en cause;
[R-9] permette l’accès au système informatique I-CLSC du centre local de services communautaires au poste de police communautaire mixte autochtone pour que ces intervenants internes du CISSSAT qui agissent en soutien aux personnes itinérantes ou à risque de le devenir sur le territoire de la ville de Val-d’Or puissent intervenir plus efficacement;
[R-10] termine, assure le suivi de l’implantation et consolide le système d’alertes informatisées pour le repérage des clientèles (SAIRC) accessible aux différents services et départements de l’Hôpital de Val-d’Or pour répertorier les informations pertinentes concernant un usager, incluant, entre autres, les coordonnées de proches, les consentements aux soins et les niveaux de soins établis avec les usagers;
[R-11] rédige et diffuse une trajectoire de communication visant à informer les intervenants des services externes concernés du refus de traitement en milieu hospitalier d’un usager en situation d’itinérance ou à risque de le devenir et vivant avec des problématiques complexes afin que les services adaptés à sa situation puissent lui être offerts;
[R-12] déploie un cadre de référence concernant les plans de services individualisés pour les usagers vulnérables avec des problématiques complexes;
[R-13] assure la formation en continu sur le Cadre de référence national en matière d’application de la Loi sur la protection des personnes dont l’état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui lequel fait notamment référence aux gardes préventives et ce, autant auprès des intervenants du CISSSAT que des ressources privées pouvant combler le manque de main-d’œuvre;
[R-14] favorise la mise à jour, en collaboration avec le Collège des médecins du Québec, de la formation sur le Cadre de référence national en matière d’application de la Loi sur la protection des personnes dont l’état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui aux médecins qui effectuent des gardes au service de l’urgence de l’Hôpital de Val-d’Or concernant les critères et les motifs permettant d’ordonner une garde préventive dans les situations de problématiques complexes et de grande vulnérabilité des usagers.
[R-15] assure la formation des intervenants des organismes communautaires qui offrent de l’hébergement d’urgence sur la reconnaissance des signes qui affectent la capacité des personnes à préserver leur sécurité dans des contextes d’intoxication et qui nécessitent un accompagnement particulier ou une intervention intensive;
[R-16] Évalue l’impact de la présence de la ressource Urgence-dépendance du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal dans le continuum de services de gestion de l’intoxication et du sevrage pour la population aux prises avec un problème de dépendance;
[R-18] veille à l’implantation d’une ressource d’hébergement en dépendance certifiée sous la responsabilité du Centre intégré de santé et de services sociaux de l'Abitibi-Témiscamingue.
[R-17] évalue l’exportabilité d’une ressource comme Urgence-dépendance du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal dans toutes les régions du Québec pour assurer l’accès à des services de gestion de l’intoxication et de gestion du sevrage harmonisés qui répondent aux besoins des usagers vivant avec une problématique de dépendance;